Gilbert Nourissat
"Ils ont dit qu'ils m'auraient, alors ils m'auront. Puisque c'est convenu pour ce soir, alors allons-y !"

Gilbert Pierre Germain Nourissat est né le vendredi 14 octobre 1892¹ à Dijon et est mort le dimanche 20 août 1944 à La Chapelle, un hameau de la commune de Saint-Bonnet-de-Joux. Médecin et homme politique local, son histoire est particulièrement marquée par son assassinat, dont les circonstances ont cristallisé la mémoire de la Résistance locale.
Le docteur Nourissat, membre puis président de la Délégation spéciale (de plein accord avec l'Armée secrète⁶⁰) et président de la section locale de la Légion française des combattants² (anciennement Union nationale des combattants), a été assassiné à son domicile, devant ses six enfants et sa femme, enceinte de quatre mois.
Cet acte a été attribué au maquis³, qui, cette nuit-là, avait prétexté apporter un blessé pour le faire soigner, comme ils en avaient l'habitude avec le praticien. Cet assassinat s'inscrit dans le cadre d'une semaine de "purge" visant les notables et personnalités influentes du village.
En effet, devaient être "supprimés" cette même semaine : M le marquis de Laguiche et Me Maurin³⁴, notaire du village. Le premier était déjà déporté, et le second parvint à prendre la fuite, blessé par une rafale de mitraillette.
Enfin, Claudius Alabéatrix, responsable départemental des Mouvements Unis de Résistance, sera également exécuté sur le pas de sa porte par une rafale de mitraillette.
Sa mort a créé un vif émoi dans la localité et, dès le lendemain ou le surlendemain⁴ de ce drame, le capitaine Boullay et le commandant de la Ferté — dit Férent — se sont rendus en grande tenue militaire à La Chapelle pour présenter officiellement leurs condoléances à la veuve. Le sous-lieutenant Delamarre a été officiellement délégué par le commandant de la Ferté pour assister aux obsèques du médecin.
En effet, bien que resté fidèle au maréchal Pétain jusqu'à la dernière heure, Gilbert Nourissat, d'accord avec l'Armée Secrète, soignait les maquisards et les résistants blessés. De plus, il mit à profit ses responsabilités au sein de la délégation et de la LFC pour tenir les membres des réseaux FFI informés des enquêtes menées par l'occupant²⁹. Plus particulièrement, il était en lien avec les membres de l'Armée secrète (AS) et notamment de l'Organisation de résistance de l'Armée (ORA).
De plus, le docteur Nourissat s'était particulièrement illustré avec le marquis de Laguiche le 14⁵ juin 1944, et seul le 18⁶ juin 1944, M le marquis ayant été arrêté le 17 juin. À ces dates, il fit face à l'occupant et aux miliciens pour défendre ses administrés. Ceux-ci se présentèrent deux fois dans le village en représailles de la suppression du poste tenu par des soldats réservistes sur la butte de Suin. L'intervention du Président de la Délégation permit que la journée du 18 juin ne tourne pas au massacre⁷.
Le docteur Nourissat a été reconnu « Mort pour la France »⁸ en 1966. Cette décision ministérielle a été rendue possible grâce aux témoignages de maquisards, de témoins des actes du médecin, ainsi que du maire de la commune, Roger Dulaurent⁹, et du député de Saône-et-Loire et ancien résistant, Roger Devemy¹⁰.
Eléments biographiques
Première Guerre Mondiale
Engagé volontaire le 31 août 1914, Gilbert Nourissat reçut la Croix de guerre et fut cité le 22 avril 1916 :
"Apprenant qu’une batterie d’artillerie avait de nombreux blessés s’est porté volontairement à leur secours et leur a prodigué des soins sous un bombardement extrêmement violent."
Les frères Nourissat se sont particulièrement illustrés, car, à cinq, ils rapportèrent 13 citations et trois Croix de guerre. Quatre reçurent la Légion d'honneur.


L'expérience de la Première Guerre mondiale eut une influence déterminante sur ses engagements futurs en faveur des anciens combattants. Il fut, en effet, nommé responsable cantonal de l'Union Nationale des Combattants (UNC). Cette association d'anciens combattants, comme les autres, passa sous la bannière de la Légion Française des Combattants (LFC) en zone sud non occupée.
Quoique la Légion fût toujours destinée à défendre les droits des anciens combattants, elle fut également un outil de communication et de valorisation de la Révolution nationale, politique menée par le maréchal Pétain. Toutefois, elle ne doit pas être confondue avec la Légion des Volontaires Français (LVF), dont les origines et les objectifs affichaient clairement une volonté de soutenir l'effort de guerre allemand.

Affiche de la LFC

Article du Courrier de Saône-et-Loire, 30 mars 1936
Engagements politiques
Ancrage local
Il n'est possible ni de comprendre pleinement qui était le docteur Nourissat, ni d'identifier les raisons de son assassinat sans prendre en compte ses engagements politiques. Dès son arrivée sur la commune de Saint-Bonnet-de-Joux, le médecin accéda rapidement à des responsabilités politiques grâce à de remarquables succès électoraux. Ses engagements, avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, semblaient le destiner à une carrière politique prometteuse après la Libération.
Conseil Municipal

Résultat des élections municipales de 1929, Courrier de Saône-et-Loire, 9 mai 1929

Résultat des élections municipales de 1935, Courrier de Saône-et-Loire, 9 mai 1935
Conseil Général

Résultat des élections des 1925, Courrier de Saône-et-Loire, 21 juillet 1925

Résultats des élections au conseil général de Saône-et-Loire de 1930, Le Temps, 30 septembre 1930

Résultats des élections au conseil général de Saône-et-Loire de 1934, Journal des Débats Politiques et Littéraires, 12 octobre 1934
Ligne politique
Par ses prises de position et ses candidatures, Gilbert Nourissat adopta clairement un positionnement conservateur et anticommuniste dès les années 1920. Cette orientation était particulièrement appréciée dans le secteur géographique du Charolais, majoritairement rural et constitué, à l'époque, d'exploitants propriétaires.

Profession de foi du Docteur Nourissat pour les élections au Conseil d’Arrondissement, Courrier de Saône-et-Loire, 12 juillet 1925

Article du Courrier de Saône-et-Loire, 1er octobre 1938
Prise de Suin et représailles
11 juin 1944 : Prise de Suin
Au sommet de la butte de Suin se trouvait un poste d'observation allemand, destiné, selon les sources, à surveiller le passage des avions allant bombarder les usines du Creusot, ou bien à repérer les feux de camp des maquis. L'unité chargée de cette mission était composée de neuf réservistes, vétérans de la Première Guerre mondiale.
Le 11 juin 1944¹⁴, un groupe de maquisard se rend à Suin. Robert Savery faisait partie de l'expédition¹². Il était le garde du corps de Claudius Alabéatrix¹², chef départemental du mouvement Combat¹³, assassiné le 12 août 1944¹³ dans des conditions similaires à celles du Docteur Nourissat. Il se souvient de ce moment :
"On était jeunes, le débarquement venait d'avoir lieu, on s'est dit qu'il fallait faire quelque chose, alors on a décidé d'aller s'occuper des Allemands de Suin. Fléchard est passé me prendre à La Chapelle. On les a trouvés sur la route de Suin. Ils nous avaient vus monter avec leurs jumelles, ils nous ont dit qu'ils préféraient se rendre, que ce serait plus simple. On les a pris avec nous pour les promener dans Saint-Bonnet, puis on s'est rendu compte qu'on ne savait pas quoi en faire ! Mais pour eux, la guerre était finie".
14 juin 1944
Interrogatoire du maire de Suin
Trois jours plus tard, trois camions et une automobile blindée se présentent à Suin¹⁴. Les Allemands que ces véhicules transportent sont venus interroger Jean-François Crétenet, maire de la commune, pour connaître les conditions dans lesquelles les soldats chargés de garder le poste d'observation ont été arrêtés¹⁴. Le convoi part ensuite en direction de Saint-Bonnet-de-Joux¹⁴.
L'entrée dans Saint-Bonnet-de-Joux
Le même jour, à 10h30, entre 500 et 600 Allemands et miliciens arrivent au bourg de Saint-Bonnet-de-Joux¹⁵. L'unité aurait été composée d'un grand nombre de Géorgiens, incorporés dans l'armée allemande¹⁶. Une voiture transportant cinq FFI arrive par la route de Cluny. Il s'agit du Commandant de la Ferté et de quatre de ses hommes. Les Allemands ouvrent le feu sur eux. Férent et deux de ses hommes parviennent à s'échapper pour rejoindre le Château des HAUTS, où habitait le Comte de Saint-Victor, qui faisait partie du même réseau. Deux passagers sont abattus : messieurs Lavigne et Longeret.42Un monument commémore aujourd'hui leur chute à cet endroit.
Incendie de l'hôtel du Cerf
Occupants et Miliciens se livrent ensuite au pillage et à de multiples exactions. Les maisons de MM Fléchard et Taboulot sont détruites à l'explosif¹⁷. Des coups de feu retentissent. Une balle passe par la fenêtre de la cuisine de l'hôtel et brise l'abat-jour. Mme Dauxois, propriétaire de l'hôtel, se précipite pour fermer les volets. C'est alors qu'elle est touchée et s'effondre¹⁸. On fait appel au Docteur NOURISSAT, mais les assiégeants refusent de le laisser intervenir. Les Allemands mettent le feu à l'hôtel. Le médecin tente de nouveau d'intervenir, mais l'occupant s'y oppose encore une fois⁵. Charles Randier, huissier-greffier du village et résistant¹⁹, atteste également de ces faits²⁰.

En parallèle de ce drame se déroule un autre évènement12. Robert Savery, qui était caché à l'hôtel du Cerf avec la couverture de jardinier, doit fuir le lieu qui est assailli. Il parvient à atteindre le chemin du lavoir et se cache dans le buisson. Il a attendu là pendant près de deux heures. Heureusement pour lui, l'occupant n'avait pas de chien.


Une des archives évoquant l'attitude du docteur Nourissat le 14 juin 1944 :
attestation de Charles Randier, adjoint du gestionnaire de compagnie du maquis61, puis secrétaire du comité cantonal de libération de Saint-Bonnet-de-Joux62
Prise d'otages
La question de la prise d’otages est difficile à situer dans le temps, car elle semble être mentionnée aux deux dates du 14 et du 18 juin 1944. Le terme même de « prise d’otages » fait plutôt référence à l’arrestation d’un groupe de personnes, ce qui laisse penser qu’il pourrait y en avoir eu deux.
La première aurait eu lieu le 14 juin 1944. Selon les témoignages, tous les jeunes du village, environ 50 jeunes ou encore 50 personnes, auraient été pris en otage par l’occupant. Les notables du village ont alors décidé de se constituer otages à leur place, ce que l’ennemi a accepté. Parmi eux figuraient notamment le marquis de Laguiche, le docteur Nourissat et le notaire Me Jean Maurin. Ils ont été enfermés pendant un certain temps dans le lavoir du village avant d’être finalement libérés12.
Nous reviendrons sur la seconde prise d’otages dans le paragraphe consacré au 18 juin 1944.
Mariage Laroche-Cochon
Le 14 juin 1944 était le jour du mariage Laroche-Cochon.41La cérémonie civile est interrompue par l'arrivée des assaillants.33 M le Marquis de Laguiche, responsable de la cérémonie, exige que celle-ci se termine. Il accompagnera ensuite lui-même la mariée jusqu'à l'église, où les époux pourrons être unis par le prêtre.41
Arrestation du comte de Saint-Victor
Allemands et miliciens quittent Saint-Bonnet-de-Joux à 13h30 environ et prenne la direction de La Guiche.42Il sont allé chercher un soldat allemand blessé qui avait été conduit par les résistants au sanatorium de la commune. Le Comte de Saint-Victor et trois autres personnes, tous membres de la Croix Rouge, relèvent les deux résistants morts et fouillent les décombres de l'hôtel du Cerf pour retrouver Mme Dauxois. A 15h00 environ, le convoi est de retour à Saint-Bonnet-de-Joux. Le soldat blessé reconnait et désigne le Comte de Saint-Victor. Ce dernier avait, en effet, servi d'interprète au moment de l'interrogatoire du soldat par les résistants. Le Comte et les trois hommes sont arrêté et conduits à Mâcon. Ils seront libérés quelques jours plus tard.
17 juin 1944
Assassinat du maire de Suin
Le samedi suivant, vers 16h30,44 trois voitures légères se présentent sur la butte de Suin. La douzaine de personnes qui en sort n'est pas clairement identifiée. Il s'agirait d'Allemands et de miliciens en provenance de Saint-Yan. Toutefois, ils sont habillés en tenue civile¹⁴, soi-disant pour se faire passer pour des maquisards. M Crétenet est fusillé sur la place de l'église, et la maison des époux Crétenet est incendiée. Il lui aurait été reproché de ne pas les avoir avertis des événements du 11 juin²¹.
L'interrogation qui subsiste quant à l'identité et à la tenue des assaillants n'est pas à négliger. Nombre d'évènements survenus dans la région au cours de l'été 1944 révèlent les mêmes incertitudes. Tout d'abord l'assassinat de M Crétenet, puis celle de Claudius Alabéatrix et enfin celle du Docteur Nourissat. Un témoin du meurtre de M Crétenet précise que l'un des assaillants, en costume de ville, parlait un anglais sans accent35. D'autre part, le groupe semble avoir besoin de préciser explicitement qu'ils sont allemands36. Dans le cas du Docteur Nourissat, l'un des Chef de Groupe de la formation Fléchard doute même du fait que l'assassinat ait été commis par des maquisards.27Cette dernière hypothèse, quoiqu'elle n'ait été retenue ni par les enquêteurs, ni par la justice, n'est pas invraisemblable. En effet, des personnalités locales comme M Crétenet, M le Marquis de Laguiche et M le Comte de Rambuteau, qui avaient des responsabilités comparables à celles du Docteur Nourissat, ont été respectivement exécutés ou déportées par l'occupant.
Arrestation du Marquis de Laguiche et de son chauffeur Marcel Vittemet (dit Marcel Fumet)
Le 17 juin 1944, vers 13h30 environ, M le marquis de Laguiche est arrêté au château de Chaumont par deux hommes en civil dont l'un a un fort accent allemand.48 Le château est visité de la cave au grenier, puis le marquis de Laguiche est amené à Paray-le-Monial. Il aurait ensuite été transféré à Moulins où il restera jusqu'au 9 juillet 1944 avant d'être transféré à Compiègne. Il y restera jusqu'au 18 août 1944. A cette date, le marquis de Laguiche est déporté en train jusqu'à Buchenwald en passant par Weimar.
18 juin 1944
Destruction du café Nigay
Le 18 juin, un groupe d'allemands et de miliciens se présente à nouveau à Saint-Bonnet-de-Joux. On dit qu'ils viennent de Mâcon.59 A 11h00, les assaillants pénètrent dans le restaurant-boulangerie Nigay. Le commerce est pillé et la bâtiment est fait sauté à l'explosif.
Prise d'otages
La seconde prise d'otages se déroule le 18 juin 194438. Un cinquantaine38 voire une centaine39 de personnes ont été retenu prisonniers par l'ennemi qui avait l'attention qui procède à des interrogatoires en règle. Le Docteur Nourissat, nommé Président de la Délégation Spéciale suite à l'arrestation du Marquis de Laguiche, est seul face à la situation. Le secrétaire de mairie témoigne de son action :
"Les Allemands étaient venus en force, avaient cerné le bourg, arrêté tous les gens qui se trouvaient dehors et les avaient conduits à la Mairie où ils devaient être interrogés. Alerté aussitôt, le Docteur Nourissat se rendit immédiatement à la mairie et me demanda de l'assister à ce moment critique. Toute la matinée et jusqu'à treize heures et demie environ, je puis certifier que le Docteur défendit courageusement tous ses administrés dont certain eurent à subir des interrogatoires serrés avec menaces appuyées par des coups. Un cardiaque (angine de poitrine) dut certainement la vie au Docteur qui empêcha la brutalité à son égard. D'autres également eurent leur salut aux énergiques interventions du Docteur Nourissat. Une maison devait encore sauter ce jour là. Le Docteur en empêcha. Quand les Allemands furent partis, j'adressais spontanément mes félicitations au Docteur. Je suis le seul témoin des efforts déployés ce jour, durant toute la matinée, par votre mari."40
Plus tard, lors de obsèques du Marquis de Laguiche, M le Comte de Saint-Victor déclarera publiquement et à l'approbation générale7:
"C'est à lui et au Docteur Nourissat que nous devons d'avoir échappé à la grande catastrophe."
12 août 1944 : assassinat de Claudius Alabéatrix
Le 12 août 1944 marque le début d'une courte période particulièrement sombre pour la petite commune du Charolais, mais malheureusement à maints endroits observée en France. Cette date correspond au premier assassinat perpétré à Saint-Bonnet-de-Joux, avec la mort de Claudius Alabéatrix. Les conditions et le motif de la suppression du responsable départemental des Mouvements Unis de Résistance sont détaillés dans la section consacré à Georges de la Ferté.
20 août 1944 : assassinat du Docteur Nourissat
Le récit de Mme Nourissat suffit à décrire précisément les faits qui se sont déroulés la nuit du 19 au 20 août 1944 :
Dans la nuit du 19 au 20 août 1944 à “La Chapelle”, commune de St Bonnet de Joux (S&L), mon mari, docteur en médecine, et moi étions réveillés par la sonnette de nuit. Depuis le débarquement, ce fait se reproduisait assez souvent, car depuis le 6 juin il ne s’était pas passé un jour ou une nuit sans que mon mari n’ait eu à soigner des blessés ou des malades de la Résistance. Arrivée la première dans les deux pièces donnant sur la route (cuisine et évier), d’où nous avions l’habitude de répondre aux clients, la nuit, je demandai :
— Qu’est-ce que c’est ?
— Le maquis, me répond une voix.
(La conversation se déroula alors entre moi et cet individu, nous communiquions par une petite fenêtre d’environ 0,40 m de haut sur 0,20 m de large, située dans le mur au-dessus de l’évier. La route étant à cet endroit un peu en contrebas, je ne pouvais apercevoir mon interlocuteur, pas plus qu’il ne pouvait me voir.)
Le colloque se poursuivit ainsi :
— Le maquis d’où ?
— Le maquis de Mont-Saint-Vincent.
— Que voulez-vous ?
— On a un blessé.
— Il est ici ?
— Non.
— Où est-il ?
— À St Bonnet (3 km de La Chapelle).
— Allez le chercher et amenez-le ici.
— On peut pas.
— Pourquoi ?
— On est en panne.
— Faites-vous dépanner et amenez votre blessé à la maison, on le soignera.

Carte postale de La Chapelle sur laquelle sont précisées les localisations évoquées par écrit (notes de Mme Nourissat)
— Non. Faut que le Dr vienne.
— C’est ennuyeux. La semaine dernière, il est sorti la nuit pour aller soigner un blessé ; il y avait des patrouilles dans le pays et on a failli lui tirer dessus.
— Il n’y a rien à craindre, je l’attends, il viendra avec moi.

Plan de l'intérieur de la maison (notes de Mme Nourissat)
— Combien êtes-vous ?
— Tout seul.
— Comment êtes-vous ?
— À pied, mais le Dr n’a rien à craindre, il n’a qu’à venir avec moi.
— Qu’a-t-il votre blessé ?
— Une balle dans la jambe.
— Est-ce vous qui nous avez déjà amené des blessés de Mont St Vincent ?
— Oui.
— Écoutez, débrouillez-vous pour faire réparer votre voiture et venez ici après, insistai-je encore.
— Non, il n’y a pas moyen. Il faut que le Docteur vienne à St Bonnet. Il viendra avec moi, il ne risque rien.
Mon mari qui, debout à côté de moi, avait tout entendu, me murmura :
— Dis que tu vas m’appeler.
— Attendez une minute, je vais appeler mon mari…
Mon mari me dit alors :
— Je vais m’habiller, il faut que j’y aille.
— Non, lui répondis-je, je ne veux absolument pas que tu descendes avec cet homme qu’on ne connaît pas.
— S’il y a un blessé à soigner, je ne peux pas ne pas y aller.
— Qu’ils se débrouillent pour trouver une auto, ils en ont assez, mais il n’y a rien à faire, je ne veux pas que tu partes.
— Calme-toi, je vais voir à qui j’ai affaire, allume la cuisine.
Nous passons à la cuisine où j’allume l’électricité ; mon mari de son côté allait à la fenêtre, entrouvrait le volet droit et demandait :
— Alors, qu’y a-t-il ?
Un vague grognement lui répondit, puis un silence absolu.
— Vous avez un blessé ?
— …
— Pourquoi ne répondez-vous pas ?
— Vous voyez bien que je suis à la fenêtre ?
— …
— Approchez-vous, voyons, vous avez donc bien peur de vous montrer ?
— …
— Enfin, qu’est-ce que c’est que cette comédie ? Vous savez pourtant que vous n’avez rien à craindre ?
— …

Ordre de mission FFI du Docteur Nourissat
Mon mari ouvrait de plus en plus le volet et se penchait autant qu’il le pouvait pour scruter l’obscurité. Les barreaux de fer l’empêchant de se pencher en dehors. Inquiète de ce mutisme, je traversai la cuisine et vins me placer à la droite de mon mari. Lui disant : "Méfié-toi, fais attention !"
Au même moment, un éclair, une rafale et mon mari s’écroula, mort, frappé de 5 balles en pleine poitrine.
Quelques secondes puis une deuxième rafale fut encore tirée, perdue je ne sais où.
Nos chiens ont aboyé encore quelques minutes, puis au dehors tout est redevenu silencieux.
J’appris le lendemain qu’une heure avant, les mêmes individus, au nombre de six, avaient cerné la maison de Me Maurin, notaire au bourg de St Bonnet, et, après avoir sonné chez lui, lui intimaient l’ordre de descendre leur ouvrir la porte.
Il se trouva alors face à face avec un maquisard qui le mit en joue avec une mitraillette.
"Vous venez me tuer ?"
— Oui.
— Eh bien tuez-moi !
L’autre lâcha une rafale de côté, gêné par Mme Maurin qui avait accompagné son mari. Il fut blessé au bras, put refermer la porte, monta au 1er, escalada un balcon donnant sur un toit et tenta de s’échapper, mais un autre maquisard posté au milieu du jardin lui tira alors 37 coups de mitraillette (les douilles retrouvées en firent foi) et le blessèrent à la jambe. Il fit le mort sur le toit.
Pendant ce temps, les autres individus faisaient sauter les serrures à coups de revolver et faisaient irruption dans la maison, tirant dans les placards et terrorisant les 7 jeunes enfants du ménage Maurin.
Ne retrouvant pas le fugitif, ils partirent s’acheminant alors vers La Chapelle.
Au dire de la famille Maurin, de qui je tiens la relation ci-dessus, les agresseurs étaient des jeunes gens dont l’un avait le visage masqué par un foulard.
Revenant aux faits concernant mon mari, je crois devoir préciser que les personnes venant pour la première fois, de nuit à la maison, et ne connaissant pas les habitudes, attendaient au portail et mettaient quelques instants à venir à la fenêtre de la cuisine, de laquelle on leur répondait, fenêtre distante de 25 mètres environ de la porte d’entrée. Or l’homme qui m’a répondu était là dès que j’eus parlé et a immédiatement répondu à mes questions.
Mais il est venu se placer en face de la lucarne car ses premières paroles ont été dites entre cette lucarne et le petit portail qu’il devait probablement avoir mission de surveiller.
Quand mon mari a ouvert le volet, ledit individu s’est vraisemblablement placé contre le mur juste derrière le volet d’où il a lâché la rafale.
Il est à présumer qu’il portait des chaussures légères car on n’a pas entendu un seul bruit de pas ni avant ni après la rafale. Les domestiques et les fermiers m’ont dit qu’au cours des 2 ou 3 nuits précédentes, les chiens avaient longuement aboyé et que cela ne s’était plus reproduit ensuite.
D’autre part, étant sortie quelques instants dans la cour, le 19 août vers 23 heures, avec mon mari, j’avais poussé ce dernier à rentrer les chiens grondant d’une façon inhabituelle à la grille du parc, ce qui fit dire à mon mari que quelqu’un rôdait sûrement dans les parages de notre habitation.
En conséquence de ce qui précède, j’ai donc l’honneur de vous saisir d’une plainte contre X, pour l’odieux assassinat dont mon mari fut victime, l’auteur de ce crime ayant agi avec la plus froide et la plus flagrante préméditation.
Je me déclare prête à confirmer devant le magistrat instructeur qu’il vous plaira chargé de l’information toutes les déclarations ci-dessus et à lui fournir tous détails circonstanciés complémentaires, susceptibles de lui permettre d’orienter ses investigations.
Trois enquêtes successives ont été diligentées pour tenter d'identifier les coupables et leur mobile. Il apparaît que l'opération a été menée par un maquis éloigné de Saint-Bonnet-de-Joux, dans un objectif politique.
Une action reconnue
Dans le cadre des enquêtes menées au sortir de la guerre, plusieurs membres du maquis Fléchard ont pu prendre la parole au sujet du Docteur Nourissat :
"Il m'a donné des soins et je ne peux encore aujourd'hui que louer les services qu'il nous a rendus."24
"Je vous répète que je ne sais absolument rien de l'exécution du Docteur Nourissat. Je ne m'explique rien des raisons qui l'ont motivée. Quand je l'ai appris par des membres de ma famille, j'en ai été très surpris et j'ai blâmé sans les connaître ceux qui avaient commis ce meurtre."24
"Pour ma part, j'ignore comment il était coté à notre groupe et en ce qui me concerne, j'ai toujours eu beaucoup d'estime pour le Docteur Nourissat."25
"J'habite Saint-Bonnet-de-Joux depuis 1935, d'où, j'ai parfaitement connu le Docteur Nourissat auquel vous faites allusion. C'était d'ailleurs le médecin de ma famille. Pour ma part, j'avais beaucoup d'estime pour lui."26
"J'ignore tout des opinions politiques du Docteur Nourissat. A mon avis, c'était un homme qui jouissait d'une très grande estime, tout au moins dans la commune où je réside, moi-même, je l'appréciais beaucoup."27
Le chef de maquis évoque d'ailleurs dans le livre Le maquis de Saint-Bonnet-de-Joux, le fait que ses hommes faisaient appel au médecin du village.28 Mme Burgniès, dont le père a été déporté, revient d'ailleurs précisément, dans son témoignage, sur ce moment qui correspond à l'accident de la route de Génelard :
"Un des maquisards s'était tiré une balle dans la jambe. Ils ont appelé le Docteur Nourissat pour le soigner et il a fallu le transporter à Charolles pour qu'il soit opéré. Mes grands-parents habitaient dans la ferme tout prêt du virage. Le Docteur Nourissat a changé leur ampoule pour en installer une moins puissante. Il leur a dit : "les allemands risquent de venir chez vous pour vous poser des questions. Dites-leur que vous êtes vieux et que vous n'avez rien vu à cause du manque de lumière."
M le comte de Saint-Victor a également donné son témoignage29 :
"Feu le docteur Nourissat était un de mes meilleurs amis. A ce titre, j'ai longuement cherché à savoir jusqu'à présent, qui l'avait abattu aussi lâchement en août 1944 sans toutefois obtenir le moindre renseignement à ce sujet. […] Il est exact que docteur Nourissat m'a tenu informé au moment opportun d'une enquête politique que les allemands diligentaient à l'encontre du Comte de Rambuteau, qui est mort en déportation."
Le maire du village prendra clairement position lors de l'attribution au médecin de la mention "Mort pour la France":

Attestation de Roger Dulaurent, Maire de Saint-Bonnet-de-Joux, 15 octobre 1966
Enfin, le jugement attribuant la mention "Mort pour la France" au Docteur Nourissat a permis de rassembler les témoignages et les attestations qui ont abouti à la conclusion suivante23:
"Attendu qu'il résulte des pièces et des débats que le Docteur Nourissat, docteur en médecine à Saint-Bonnet-de-Joux a été mortellement blessé le 20 août 1944, au cours de la nuit, à son domicile par une rafale de mitraillette tirée, en pleine poitrine par un membre d'un maquis appartenant à un groupe de résistance éloigné de Saint-Bonnet-de-Joux, qui s'était présenté chez le médecin en prétextant qu'un des leurs était blessé et qui le tua dès que le docteur qui était couché, eut allumé l'électricité ; qu'il résulte que le Docteur Nourissat, qui était conseiller général du canton de Saint-Bonnet-de-Joux, jouissait d'une grande estime non seulement dans la localité, mais dans le canton ; qu'il fut soupçonné de collaboration surtout parce qu'il avait été nommé par le gouvernement de Vichy Président de la Légion Française des Anciens Combattants et membre de la Délégation Spéciale de Saint-Bonnet-de-Joux, mais qu'il convient de noter que le président de cette délégation était son compatriote et ami, le marquis de Laguiche, qui fut un grand résistant et fut pour cela déporté par les Allemands et qui, décédé peu après la libération des conséquences de sa déportation ; qu'après la déportation du marquis de Laguiche le Docteur Nourissat fit fonction de président de la délégation spéciale ; qu'il résulte de témoignages écrits ou de certificats signés, émanant de personnalités, ou de personnes honorables, déposés sur le bureau du Tribunal au cours des débats, que le Docteur Nourissat n'était pas collaborateur ; qu'il était au contraire un bon français ; qu'il a eu un rôle extrêmement favorable au pays de Saint-Bonnet-de-Joux, dont il a sauvé, par son intervention courageuse, le 18 juin 1944, les habitants, arrêtés par les Allemands, de l'incendie et de la déportation ; qu'il a soigné des blessés du maquis dont certains étaient logés dans une ferme lui appartenait ; que, d'accord avec le Capitaine Mattei, de l'Intendant Militaire des corps de troupe à Nice, alors Capitaine Régis, commandant de la 6ème Compagnie du 2ème Bataillon du Charollais de l'A.S.I., à l'entière disposition de qui il s'était mis pour apporter des soins bénévoles aux maquisards blessés ou malades, qu'il n'avait pas craint de détenir des produits médicaux parachutés, d'origine britannique, malgré les graves mesures de répression que leur découverte par les forces allemandes d'occupation eut pu avoir pour lui, à l'époque ; que c'est donc à tord qu'il était soupçonné de collaborer avec m'ennemi; que la preuve dernière et la plus forte résulte de l'ordre de mission que lui avait délivré la direction départementale des F.F.I. de Saône-et-Loire, et qu'avait signé le Commandant de Secteur Jean-Bart, médecin commandant Docteur Mazuez, actuellement encore Député-Maire de Montceau-les-Mines, qui le connaissait bien ; que cet ordre de mission, communiqué au Tribunal lors des débats, s'exprime notamment ainsi : "Ordre de mission, valable : durée des hostilités. Le Docteur Nourissat, de Saint-Bonnet-de-Joux, est autorisé à circuler dans le département de Saône-et-Loire, soit seul, soit avec qui il jugera utile de se faire accompagner. Motif des déplacements : liaisons administratives et service de Santé""
SOURCES
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Carte d'identité de Gilbert Pierre Germain NOURISSAT
-
Liste de dirigeants légionnaires et de membres de l'arrondissement de Charolles
-
Rapport de l'Inspecteur O.P.J. GILLET Albert à Monsieur le Commissaire Divisionnaire, Chef du Service Régional de police Judiciaire
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Déposition du Capitaine BOULLAY de l'Etat Major AS de la Vineuse, 17 mai 1950
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Déposition de Mlle BOUQUIN, au Délégué Régional du Service de Recherche des Crimes de Guerre Ennemi Jean Bérard, du 4 au 6 janvier 1945
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Déposition de M Pierre JOLIVOT, secrétaire de mairie au moment des faits, à l'Inspecteur de Police Judiciaire Albert GILLET, 4 mai 1950
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Le champ des martyrs en Saône-et-Loire, article du 19 août 1949, Paroles Françaises
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Décision Ministérielle du 9 décembre 1966, dossier de décès de Gilbert Pierre Germain NOURISSAT
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Attestation de M Roger DULAURENT, maire de Saint-Bonnet-de-Joux, 15 octobre 1966
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Lettre du Ministre des anciens combattants et victimes de guerre à M Roger DEVEMY, député de Saône-et-Loire, 11 décembre 1951
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Le Maquis de Saint-Bonnet-de-Joux, René FLECHARD, 1988, page 87, 88, 89
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Témoignage de Robert SAVERY, garde du corps de Claudius ALABEATRIX, commis de ferme à La Chapelle
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Courrier du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, à M le Général Commandant de la 7e région militaire.
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Déposition de Mme veuve CRETENET, à Henri MAZILLE, Inspecteur de Police Judiciaire, 24 novembre 1944
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Déposition de Mme GAY, propriétaire de l'hôtel du Cerf, à l'Inspecteur de Police Judiciaire Henri MAZILLE, le 24 novembre 1944
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Rapport de l'Inspecteur de Police Henri MAZILLE, au Commissaire Principal, Chef de la XIe brigade régional de Police Judiciaire de Dijon, le 19 avril 1945
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Déposition de M Antoine Dauxois, mari de Mme Dauxois assassinée le 14 juin 1944, à M Pierre VOISENET, militaire de la 8e région, pour l'Inspecteur de Police Judiciaire Henri MAZILLE
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Déposition de Mme JAYET, au Délégué Régional du Service de Recherche des Crimes de Guerre Ennemi Jean Bérard, du 4 au 6 janvier 1945
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Le Maquis de Saint-Bonnet-de-Joux, René FLECHARD, 1988, page 53 et 104
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Attestation de Me Charles Randier, le 9 octobre 1944
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Rapport de l'inspecteur Henri MAZILLE, au Commissaire Principal Chef de la XIe Brigade Régionale de Police Judiciaire, 17 avril 1945
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Archives du Tribunal Militaire Permanent de Lyon, remis au juge d'instruction le 14 septembre 1950
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Jugement du 4 mai 1953, [extrait des minutes du greffe du tribunal départemental des pensions de Saône-et-Loire à Mâcon]
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Déposition de Jean LARONZE, membre du maquis FLECHARD, 20 août 1950
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Déposition de Julien PAUTY, membre du maquis FLECHARD, 28 août 1950
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Déposition de Gabriel FAIVRE, membre du maquis FLECHARD, 29 août 1950
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Déposition de Marcel MORESTIEN, membre du maquis FLECHARD, 28 août 1950
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Le Maquis de Saint-Bonnet-de-Joux, René FLECHARD, 1988, page 100
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Déposition de M le Comte de SAINT VICTOR, à l'Inspecteur de Police Judiciaire Albert GILLET, 5 mai 1950
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Déposition de René FLECHARD, à l'Inspecteur de Police Albert GILLET, le 3 mai 1950
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Déposition de M LARDET, à l'Inspecteur de Police Judiciaire Albert GILLET, le 4 mai 1950.
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Le Maquis de Saint-Bonnet-de-Joux, René FLECHARD, 1988, page 54
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Témoignage de M BURGNIES, fille de déporté, habitante de Saint-Bonnet-de-Joux
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Rapport de l'Inspecteur de Police Nationale Yvan CHRETIEN, au Commissaire Principal, Chef du Services Départemental des Renseignements Généraux, 21 octobre 1943
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Déposition de Mme CHATELAIN, institutrice, PV n°51 du 8 févier 1945 de la brigade de Saint-Bonnet-de-Joux
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Déposition de Mme Vve CRÉTENET, épouse du maire de Suin, PV n°51 du 8 févier 1945 de la brigade de Saint-Bonnet-de-Joux
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Déposition de Mme Vve CRÉTENET, à MM Marcel PARIS et André DUCERF, de la brigade de Gendarmerie de Saint-Bonnet-de-Joux, le 18 avril 1946
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Déposition de Mme Vve NOURISSAT, à l'Inspecteur de Police Judiciaire Albert GILLET, le 2 mai 1950
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Déposition de Pierre JOLIVOT, secrétaire de Mairie, à l'Inspecteur de Police Judiciaire Albert GILLET, le 4 mai 1950
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Attestation de Pierre JOLIVOT, secrétaire de mairie au moment des faits, le 3 juillet 1952
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Bulletin paroissial n°130, juillet 1945, paroisse de Saint-Bonnet-de-Joux
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Rapport de l'Inspecteur de Police Henri MAZILLE, au Commissaire Principal, Chef de la XIe brigade régional de Police Judiciaire de Dijon, le 16 avril 1945
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Certificat d'appartenance aux FFI de René FLECHARD, 14 mars 1951, dossier de résistant de René FLECHARD
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Déposition de Mme PROST, aubergiste du bourg de Suin, aux gendarmes de Saint-Bonnet-de-Joux Marcel PARIS et André DUCERF, le 18 avril 1946
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Le Maquis de Saint-Bonnet-de-Joux, René FLECHARD, 1988, page 53
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Déposition de François MASSON, au service de recherche des crimes de guerre ennemis, le 12 janvier 1945
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Déposition du Colonel LE DON, à la Gendarmerie Nationale, 8e région, Compagnie de L'Ain, Section de Nantua, Brigade de Nantua, 17 juillet 1950
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Déposition de Mme la marquise de LAGUICHE, à la brigade de gendarmerie de Saint-Bonnet-de-Joux, le 25 janvier 1945
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Le Maquis de Saint-Bonnet-de-Joux, René FLECHARD, 1988, discours du 14 juin 1945, pages 137, 138 et 139
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Des temps difficiles pour des résistants de Bourgogne : échec politique et procès 1944 - 1953, Robert CHANTIN, l'Harmattan, 2002
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Recensement de 1931, commune de Saint-Bonnet-de-Joux
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Le Maquis de Saint-Bonnet-de-Joux, René FLECHARD, 1988, page 88
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Déposition de Claudius DURY, 63 ans, forgeron, maire de Saint-Bonnet-de-Joux, à l'inspecteur de Police Mobile Jean RUSTERUCCI, le 17 novembre 1944
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Déposition de Justin HOUBRE, 52 ans, receveur des PTT, Président de CCL de Saint-Bonnet-de-Joux, à l'inspecteur de Police Mobile Jean RUSTERUCCI, le 17 novembre 1944
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Déposition de Justin HOUBRE, 52 ans, receveur des PTT, à l'inspecteur de Police Judiciaire Henri MAZILLE, le 24 novembre 1944
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Déposition de Claudius DURY, maire de Saint-Bonnet-de-Joux, au Maréchal-des-logis-chef Georges MATHIEU, de la brigade de gendarmerie de Saint-Bonnet-de-Joux, le 30 octobre 1950
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Déposition de Justin HOUBRE, receveur des postes à Vézelise, au Maréchal-des-logis-chef René SCHHWAL, de la brigade de gendarmerie de Vézelise (Meurthe-et-Moselle), le 14 novembre 1950
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Inspecteur Jean RUSTERUCCI, Un Camp d'Internement Vichyste le sanatorium surveillé de La Guiche, Jean-Yves BOURSIER
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Déposition de M FUMET Claude-Marie, 75 ans, à l'Inspecteur de Police Judiciaire Henri MAZILLE, le 23 novembre 1944
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Feuille de renseignements à établir en vue de l'attribution "à titre civil" de la mention "Mort pour la France"
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Le Maquis de Saint-Bonnet-de-Joux, René FLECHARD, 1988, page 104
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Composition du comité cantonal de libération, au 9 février 1945